le pin, pin
«Pin» est la désignation générique de nombreuses espèces de conifères de la famille des Pinacées: pin maritime, parasol, sylvestre, noir, d'Alep, laricio, ....
Ce sont des résineux à feuilles en aiguilles persistantes, groupées en faisceaux par 2, 3 ou 5 et dont les fructifications sont des cônes constitués d'écailles, à l'aisselle desquelles on trouve les graines.
En général, les pins sont des arbres de grande taille, que l'on peut également trouver sous forme de buissons quand ils vivent dans des environnements difficiles.
De nombreuses espèces de pins peuvent vivre très longtemps (jusqu'à 5000 ans).
Les pins sont, sans aucune exception, des arbres en association obligatoire avec des champignons. Sans eux, ils ne poussent pas. En effet, ils ont une capacité à se nourrir de façon autonome très limitée, les poils absorbants de leurs racines étant quasiment inexistants.
Le mycélium du champignon forme un manchon autour des racines de l'arbre tout en pénétrant dans leurs cellules externes. Le champignon apporte eau et sels minéraux et l'arbre apporte les glucides grâce à la photosynthèse. Cette symbiose efficace permet aux pins de pousser sur des sols pauvres en nutriments où beaucoup d'autres espèces ne survivraient pas.
Les cônes (pommes de pin ou pignes), sont soit mâles soit femelles, et un même pin porte toujours des cônes des deux sexes.
Les pins ont une faible capacité à réaliser la photosynthèse. Ce sont des essences de pleine lumière, qui supportent bien la sécheresse, et les sols pauvres.
Les jeunes pousses de nombreux pins sont consommées crues, comme condiment ajoutées aux salades ou à divers plats (desserts…). Le feuillage adulte est constitué d'aiguilles trop coriaces pour être mangées, mais elles sont parfois utilisées pour la préparation de sirops, d'infusions ou aromatiser des vins.
Les graines (pignons), très nutritives et légèrement sucrées sont comestibles. elles sont principalement utilisés en pâtisserie et confiserie, et pour faire des pestos. Il est possible d'en extraire de l'huile comestible.
La résine de pin (gemme) peut être infusée: elle entrait ainsi dans la composition du clacquesin, liqueur populaire à la fin du xixe siècle.
Le pin est un bois d'œuvre apprécié pour divers usages industriels (pâte à papier, parquets et lambris, bois de mine et poteaux télégraphiques, meubles, etc).
La gemme (résine) de certaines espèces est exploitée, essentiellement pour la production d'essence de térébenthine et de colophane.
Elle a des usages médicinaux: le pin est réputé expectorant, et cicatrisant en usage externe.
La térébenthine a été utilisée comme antiseptique, stimulant, et vermifuge; mais à forte dose ou chez les personnes qui y sont sensibles, elle affecte négativement le système rénal.
Son huile essentielle, balsamique, antiseptique, est aussi réputée éloigner les insectes.
Du bois on extrait aussi (par distillation) le goudron de Norvège, aux propriétés balsamiques et antiseptiques.
Les bourgeons, très résineux, ont aussi une utilisation médicinale, comme balsamiques et diurétiques, transformés notamment en sirops et pastilles.
inflorescences pin laricio toute jeune pomme de pin
cône mûr nid de chenilles processionnaires
Les pins sont de plus en plus infestés par les chenilles processionnaires.
En été, la femelle du papillon de nuit "thaumetopoea pityocampa" vient pondre environ 300 œufs rangés en parallèle autour des aiguilles de pin.
5 à 6 semaines après, les petites chenilles éclosent et tissent collectivement un nid d’hivernage pouvant atteindre 20 cm, qu’elles ne quittent que la nuit pour se nourrir des aiguilles.
Au printemps, les chenilles quittent l’arbre et se déplacent en ''procession''. Elles s’enfouissent ensuite à quelques centimètres sous terre pour faire leur cocon et finalement, devenir papillon qui émergera directement du sol entre juin et septembre.
Le fait que les chenilles se nourrissent des aiguilles des pins, peut conduire à leur défoliation, partielle ou totale. Cette perte des feuilles a une influence sur le développement des arbres en réduisant épisodiquement leur taux de croissance mais entraîne très rarement leur mort. Les arbres "récupèrent" dès que les chenilles rejoignent le sol pour nymphoser.
Au cours de son développement, la chenille processionnaire du pin se dote de poils très légers et fragiles qui se détachent et se fragmentent facilement dès que la chenille est inquiétée ou excitée. Emportés par le vent, ils peuvent se déposer sur la peau. À son contact, le poil se brise et dégage une protéine urticante et allergisante qui se libère dans l’organisme provoquant des irritations. La période la plus sensible est quand les chenilles sortent des nids pour rejoindre le sol, dès la fin de l'hiver et au printemps.
Les animaux domestiques (chiens, chats) sont les premières victimes de cette contamination. Au contact des chenilles, mortes ou vivantes, les conséquences peuvent aller de l’inflammation jusqu’à des nécroses sur toute la région buccale.
Les conséquences sur l’homme sont généralement bégnines. Une exposition aux poils urticants se traduit la plupart du temps par des démangeaisons accompagnées de boutons qui disparaissent au bout de deux ou trois jours. Les personnes allergiques peuvent développer des symptômes plus graves.
Mais ces chenilles ont un réel intérêt pour la nature : de nombreuses espèces se développent uniquement dans leurs nids qui constituent alors un véritable micro-écosystème (coléoptères remarquables, araignées). Certaines espèces de micro-guêpes ou mouches parasites ont besoin des chenilles ou des œufs pour accomplir leur développement. Pour d’autres comme les chauves souris, les oiseaux (mésanges, engoulevent d’Europe) ou les insectes (Ėphippigère dit Tizi dans le midi), elles représentent une importante ressource alimentaire.
Pour ces raisons, la conservation de cette espèce est indispensable au maintien de la biodiversité et des équilibres écologiques.