L'ÉGLISE SAINT PIERRE

NOTICE HISTORIQUE ET ARTISTIQUE SUR L’EGLISE DE SAINT-PAUL DE FENOUILLET:
           Bernard Taillefer, comte de Besalu et des Fenouillèdes, est à l’origine de notre cité, aux alentours de l’an mil. Il attira des moines dans notre contrée. Bientôt les maisons se blottirent près des bâtiments conventuels. « il faisait bon vivre sous la crosse ».
             Après la crise cathare, Jean XXII, pape d’Avignon, réorganisa le plan ecclésiastique. Les moines devinrent chanoines et l’on peut visiter ce qui reste de leur collégiale (XIVème), remaniée au temps de l’évêque d’Alet : Nicolas Pavillon.
            On y admirera des stucs et surtout le Dôme-Clocher édifié à l’aplomb des voûtes du chœur, du XVIIème siècle et du sommet duquel on voit l’emplacement de l’ancien cloître.
             L’église de St-Paul était desservie par les chanoines du Chapitre, le Prieur ayant en charge les paroissiens. Primitivement, elle comportait trois nefs romanes.
            Subsistent de cette époque le mur sud de l’église avec le portail en surplomb sur la rue, les traces d’anciennes meurtrières et une plaque funéraire. Une inscription au dessus de l’archivolte du portail mentionne : « L’an du Seigneur 1313 a été commencée l’église St-Pierre apôtre ».             Les habitants de St-Paul furent massacrés dans leur église où ils s’étaient réfugiés en 1543 au cours des guerres contre l’empire de Charles Quint. L’église tomba alors en ruine.
             Au XVIIème siècle, aux temps de la contre réforme catholique, elle fut rebâtie. En témoignent les hauts mûrs et les belles fenêtres de l’édifice actuel. A cette époque, de grands personnages venaient à St-Paul. Le Prince de Conti, gouverneur du Languedoc et frère du Grand Condé, avait été exilé à St-Paul après les troubles de la Fronde. Une plaque est apposée sur sa demeure dans la rue principale (Rue Arago). Monseigneur Pavillon d’Alet, connu pour ses positions jansénistes, toujours en inspection dans son diocèse montagnard, venait souvent à St-Paul et logeait sur la Place du Chapitre.  Les croisées d’ogives ont malheureusement disparu il y a quelques années, laissant place à une charpente moderne (en 1973 la charpente et le toit sont restaurés, les parties supérieures ont été enduites de ciment et les clefs de voûtes enlevées).
 
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VISITONS L’EGLISE:
Dans le Chœur, grâce aux carrières de Lesquerde, fournissant du plâtre en abondance, nous avons un grand retable en stuc avec des colonnes salomoniques supportant l’architrave et encadrant les statues de St-Pierre et St-Paul, patrons de la paroisse.
Le maître-autel présente une marqueterie de marbre du style baroque. Sur les mûrs latéraux du chœur, deux panneaux en stuc représentent le portement de croix et l’agonie de Jésus au jardin des oliviers.
Au dessus de l’autel de gauche, se trouve un tableau du rosaire du XVIIème siècle et de l’autre côté, une copie de Ribera.
A gauche dans l’église, près de la porte de la sacristie, des copies de stucs du Chapitre entourent l’effigie du Père Palau, ermite à St-Antoine de Galamus (1840), béatifié le 24 Avril 1988 par le Pape Jean-Paul II.
A droite dans l’église, un retable dédié à St-Antoine de Galamus comprend : à gauche, la représentation des tentations de St-Antoine au désert (XVIIème), à droite, la visite de St-Antoine à St-Paul, premier ermite: dans le paysage on peut reconnaitre  l’ermitage de Galamus, le village de St-Paul dominé par le clocher de son chapitre (tableau moderne). Au dessus de ce retable, un médaillon, copie d’un stuc, dont l’original se trouve encore au Chapitre, représente St-Antoine montant au ciel.
Près des fonds baptismaux, se trouvent deux scènes en stuc : le premier décor (sur la droite) représente le baptême du Christ par Jean Baptiste. Le Christ occupe la partie centrale, il est dans le Jourdain, de l'eau jusqu'aux genoux. Depuis la rive, Jean Baptiste accomplit le geste du baptême. Au-dessus d'eux apparaît la colombe du Saint Esprit. La diagonale formée par les deux personnages se poursuit dans le coin inférieur par un nageur. Le deuxième tableau sur la gauche illustre le baptême de l'eunuque. Le diacre Philippe rencontre sur la route de Jérusalem à Gaza un eunuque éthiopien, trésorier de la reine Candace d'Ethiopie. L'eunuque demande le baptême à Philippe.L'eunuque, les mains jointes, dans un signe d'humilité, écoute la parole de Philippe qui de la main droite montre l'eau et de la gauche pointe le ciel.
(ces textes sont extraits de "Jean Sabatier, sculpteur sur plâtre en Languedoc" - Monuments historiques et objets d'arts du Languedoc-Roussillon - Direction Régionale des Affaires Culturelles).Les anciennes grilles du chœur (XVIIème) ferment la tribune.
Avant de quitter l’église, faisons une prière à Notre Dame des 7 Douleurs, la Vierge en deuil auprès d’une belle croix de procession.
Son clocher tour est situé en façade. Dans le soubassement du clocher se trouve une porte en plein cintre  qui permet d’accéder à l’église à l’ouest. C’est en fait le porche qui supporte le clocher. Le clocher est surmonté par une cage en fer forgé qui contient une cloche. On dénombre deux cloches en bronze dans l’édifice, une datant de 1548, et l’autre de 1779. 
Un pèlerinage à l’Ermitage de St-Antoine dans les Gorges de Galamus complétera la visite de notre commune.
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